La programmation d’expositions à la mezzanine de la Maison du Conseil se poursuit avec L’esprit des dieux. L’esprit des lieux. d’Olivier Vilaire alias Oski Awoyo!
Ouvert au public, le vernissage aura lieu le 22 février prochain dès 17 h 30 à l’Atrium de la Maison du Conseil au 1210 rue Sherbrooke Est à Montréal. L’exposition pourra ensuite y être visitée, et ce, jusqu’au 21 avril 2023.
À propos de l’artiste
Né à Port-au-Prince en Haïti en 1984, Oski Awoyo vit et travaille à Montréal où, en 2022, il a présenté ses oeuvres en solo au Livart et dans des expositions collectives au Musée des beaux-arts de Montréal, au Musée d’art actuel, à la Maison de la culture Janine-Sutto ainsi que dans le cadre du Festival Afro Urbain à la Maison d’Haïti en 2020.
« J’ai passé ma vie à imiter du monde, j’ai même utilisé le passé dans le présent. J’ai porté tous les masques. Quand j’ai commencé à peindre, j’avais le désir de renaître alors je me suis défait de toute tentation de faire comme les autres, c’était une opportunité de trouver le vrai moi, à 33 ans. J’ai entamé une forme d’archéologie intérieure sans savoir dans quelle direction creuser. Les traces sont présentes par contre. Parallèlement, je regarde tout sans trop garder, composant une sorte d’alchimie de soi à travers les sens, avec un espoir d’être meilleur qu’avant. Il faut avoir confiance dans ce métier, je dirais même la foi. Alors c’est là que j’y suis, en pleine foi. »
– Oski Awoyo
À propos de l’exposition
Puisant dans ses origines et son destin migratoire, l’artiste met en scène la transformation, la mobilité du soi ainsi que sa terre natale. Marquée par une profonde spiritualité, mais également par de vives tensions sociopolitiques, cette dernière devient la matière première de sa réflexion sur un art en constante mutation, voire, libérateur. Comment traduire ainsi cette dualité identitaire qui oscille entre abstraction et figuration?
Nourrie des écrits de l’auteur multidimensionnel Frankétienne, la démarche de Oski s’enivre de l’esprit des dieux et des lieux qui habitent l’île d’Haïti, dans sa profusion joyeuse et dans ses rituels festifs où les hommes et les anges, à la fois mi-bêtes-mi-monstres, parodient la vie et la mort, le sacré et le profane.
Les liens avec la gestualité et l’iconographie propres aux grandes figures de l’histoire de l’art de certaines de ses œuvres – Schiele, Basquiat – ne sont pas ici fortuits : car dans les rues de Port-au-Prince, les peintres exposent aussi leurs idoles. Mixant le graffiti à l’aérosol au dessin au fusain, mais aussi des matériaux de fortune recyclés comme le carton et le contreplaqué, l’artiste dessine une cartographie de l’intime. Des portraits se dissolvent dans des masques, un bestiaire anthropomorphique imaginaire joue les scènes du quotidien, dans l’atelier, au marché, et tendent vers le carnavalesque pour transgresser la loi des corps et se cacher derrière des formes animalières. Les titres eux-mêmes renvoient à une langue énergique et mystérieuse.